Histoire du petit-déjeuner à la Française

Le petit-déjeuner à la Française tout d’abord, qu’est-ce que c’est ? C’est le tout premier repas de la journée. Le modèle alimentaire français repose sur l’équilibre et la diversité : des repas pris à heures régulières et composé de produits variés. Le petit-déjeuner permet de rompre le jeûne de la nuit et de refaire le plein de glucides, vitamines et minéraux, ce qui permet d’être prêt à attaquer la journée.

Ce repas permet de couvrir environ un quart de nos besoins nutritionnels de la journée, qui ne seront pas “rattrapés” si ce repas est sauté. Le « petit‐déjeuner à la française » est un pilier du modèle alimentaire français mais pas seulement, c’est aussi le moment où l’on prend le temps de se retrouver en famille, assis autour d’une table pour échanger sur la journée à venir.

A propos

Bienvenue sur Turbigo-Gourmandises ! Je m’appelle Sophie Seïté et j’ai créé ce blog de cuisine en 2011 pour partager mes recettes avec mes amis, ma famille et plus si affinités ! Au fil du temps, il est devenu le cœur de mon activité et s’est enrichi de plus de 2000 propositions gourmandes, dont les ingrédients privilégient la saisonnalité et la provenance locale. Je prends beaucoup de plaisir à mitonner des petits plats et autres desserts puis à les publier dans cet espace depuis ma Bretagne natale. Bonne découverte…

Même si dans nos vies urbaines, c’est plus vrai le week-end qu’en semaine où l’on est souvent pressé, et où on avale au mieux une tartine poussée par un thé ou un café.

Si c’est un instant clé pour recharger les batteries autour d’une large palette de produits, 1 Français sur 5 ne prend cependant pas de petit-déjeuner tous les jours et le phénomène s’est fortement accentué en 10 ans. En ces temps de crise, il faut dire que certains n’ont même pas les moyens de s’offrir un petit-déjeuner !

Au fil du temps, les habitudes ont changées et on sait désormais que le lait n’est pas forcément digéré par tout le monde, que le verre de jus d’orange est un shot de sucre trop important, que les viennoiseries sont bourrées de gras (mais bon, on en mange rarement tous les jours), etc. Les vieilles habitudes n’ont pas toujours la peau dure et chacun s’est adapté en fonction de ses goûts et de son envie de s’alimenter sainement. Beaucoup ont notamment intégré du salé dans leur petit-déj…

J’avais quand même envie de vous parler de ce fameux petit-déjeuner à la française. Un peu d’Histoire pour commencer ! Saviez-vous que jusqu’à la Révolution, les Français ne prenaient pas de “petit-déjeuner” ? Seuls deux repas par jour étaient consommés : l’un entre 10 et 12 heures, le second en fin d’après‐midi, vers 17 / 18 heures.

C’est la révolution industrielle du XIX° siècle qui va entraîner des changements : les journées sont très longues, les ouvriers ont faim : ils commencent à manger avant de partir travailler. Le petit-déjeuner est né…

Les élites aristocratiques et bourgeoises avaient quelque peu anticipé le mouvement. Au XVIII° siècle, elles s’étaient en effet entichées de deux nouveaux breuvages exotiques à la mode : le café, originaire d’Éthiopie, et le chocolat, issu des Amériques (ces deux produits ayant été introduits en France au siècle précédent).

L’habitude de les consommer dès le réveil – on parlait de « déjeuner à la tasse » ‐ allait faire de ces boissons les compagnons indispensables du nouveau « petit‐déjeuner » qui, au XIX° siècle, se diffuse progressivement dans toutes les couches de la société.

Dans un premier temps, cette nouvelle pratique ne concerne que Paris, puis les autres villes du pays adoptent ce petit‐déjeuner. Les campagnes, quant à elles, sont touchées en dernier. Mais même dans les centres urbains, le rythme d’adoption est lent.

En 1905, une enquête réalisée par des médecins révèle qu’un ouvrier sur deux ne prend pas de petit‐déjeuner (en revanche, il s’arrête sur le chemin de l’usine pour boire un verre de vin). Elle montre aussi que beaucoup d’enfants (déjà !) partent à l’école le ventre vide.

Les professionnels de la santé s’alarment : l’absence de petit‐déjeuner est responsable, déplorent‐ils, de fatigue matinale, d’accidents du travail (très nombreux à l’époque), ainsi que du déficit d’attention des écoliers.

A l’image des médecins « hygiénistes » d’outre Atlantique, les docteurs de l’Hexagone préconisent la prise d’un petit‐déjeuner « énergisant » et reconstituant avant de partir au travail ou à l’école (en 1912, la marque Banania propose sa formule à base de sucre, de céréales et de deux produits coloniaux : le cacao et la farine de bananes).

Au début du XX° siècle, les habitants des villes ont tous adopté le « petit‐déjeuner à la française » tel que nous le connaissons aujourd’hui : tartines de pain beurrées accompagnées de café au lait (ou de lait nature pour les enfants, le chocolat demeurant une boisson coûteuse).

En revanche, dans les campagnes, il est toujours d’usage de consommer, au réveil, du pain trempé dans la soupe ou, parfois, le vin. Cette habitude perdurera jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

In fine, ce n’est qu’à partir de 1945 que notre petit‐déjeuner « traditionnel » fait partie du quotidien de tous les Français (cette année‐là, un petit‐déjeuner est offert aux enfants lors de leur arrivée en classe le matin). Et dix ans plus tard (en 1954), Pierre Mendès‐France, Président du Conseil, instaure la distribution de lait dans les écoles :

distribution de lait

Le petit‐déjeuner est important car il a de multiples vocations : vocation énergétique, vocation nutritionnelle, vocation culturelle et familiale… Il permet de bien commencer la journée en facilitant la concentration, l’apprentissage, etc. De plus, il participe à l’équilibre alimentaire de la journée.

Le cerveau a besoin de glucose pour fonctionner et le jeûne de la nuit a quasiment épuisé les réserves glucidiques du corps. Le manque matinal de glucides conduit le plus souvent à l’hypoglycémie de 11 heures (fatigue, baisse des capacités de concentration et de mémorisation).

On estime qu’un bon petit‐déjeuner doit idéalement couvrir entre 20 et 25% des besoins nutritionnels de la journée, soit environ :

  • 300 à 500 Kcal pour un enfant,
  • 600 à 700 Kcal pour un adolescent,
  • 400 à 600 Kcal pour un adulte (femme et homme, respectivement).

Pour les plus jeunes enfants, le petit‐déjeuner peut être une occasion supplémentaire de bénéficier d’interactions intrafamiliales nécessaires à leur construction psycho‐affective et à la transmission / acquisition de savoir‐faire et de savoir‐être : acquisition précoce de bonnes habitudes alimentaires, apprentissage de l’autonomie (se servir soi‐même un verre de lait ou de jus de fruit, beurrer sa tartine, etc.) et aussi, plus tard, du service aux autres (préparer le petit‐déjeuner du dimanche pour les parents, par exemple…).
Le petit‐déjeuner peut ainsi participer efficacement à la construction du comportement alimentaire et à celle de l’identité du jeune mangeur.

petit-déjeuner

Le petit‐déjeuner est, en particulier, en déclin chez les jeunes adultes. Or, pour fournir les calories contribuant au bon démarrage de la journée, il est nécessaire de prendre un petit‐déjeuner complet (selon le goût d’aujourd’hui !). En effet, la seule consommation d’un simple chocolat chaud apporte moins de 200 kcal, sans parler du café serré et du petit biscuit qui apportent moins de 50 kcal !

Prendre un bon petit‐déjeuner c’est :

  • Une bonne habitude à transmettre aux enfants
  • Optimiser ses capacités de concentration et de mémorisation de la matinée
  • Augmenter ses chances de bien couvrir ses besoins nutritionnels de la journée
  • Un marqueur d’alimentation équilibrée

Selon les données Inca, seulement 75% des enfants de 3 à 17 ans prennent systématiquement un petit‐déjeuner. S’ils sont nombreux à manger le matin quand ils sont très jeunes (87% entre 3 et 10 ans), en revanche, plus ils avancent en âge, moins ils prennent l’habitude de manger le matin (70% petit déjeunent entre 11 et 14 ans et seulement 50% entre 15 et 17 ans !).

C’est ce constat qui a poussé les professionnels français des principaux produits du petit-déjeuner à se mobiliser et à appeler acteurs publics et privés à s’engager en faveur de la promotion du petit-déjeuner à la Française et ainsi d’attendre du service public de :

  • Faire du petit‐déjeuner une priorité des programmes nationaux de santé publique et de nutrition, en particulier dans le Programme National Nutrition Santé (PNNS),
  • Proposer un accompagnement stratégique et opérationnel au niveau ministériel,
  • Inscrire le petit‐déjeuner dans le parcours éducatif de santé à l’école.

L’engagement des élus et des acteurs de la vie locale et associative pour :

  • Favoriser une coordination des actions prises à l’échelon local en faveur du petit‐déjeuner afin d’en améliorer l’impact, la visibilité et la cohérence globale,
  • Développer de nouvelles actions de terrain dans le cadre de phases tests, en concertation avec les réseaux associatifs et collectifs, territoriaux (Association des Maires de France, des Régions de France, des Départements de France et toute collectivité locale volontaire) ou des Agences Régionales de Santé (ARS),
  • Orienter les initiatives auprès des publics prioritaires : les enfants et adolescents, les populations défavorisées,
  • Profiter du temps parascolaire et périscolaire pour favoriser la prise d’un petit-déjeuner quotidien en s’appuyant sur les associations reconnues et les partenaires ad hoc.

L’engagement des acteurs économiques et des professionnels de santé pour :

  • Valoriser le petit‐déjeuner dans le cadre de leurs actions de marketing et de communication,
  • Sensibiliser les salariés des entreprises de l’alimentaire à la nutrition,
  • Faire de la pédagogie auprès des patients, en particulier des parents, sur l’importance du petit‐déjeuner dans le cadre, par exemple, de leurs consultations,
  • Revaloriser et favoriser l’accessibilité du « petit‐déjeuner à la française » dans les établissements d’hôtellerie et de restauration.

Pour ma part, j’avale chaque jour un café, une belle tartine de pain aux céréales avec de la pâte de noisettes, un fruit et un yaourt nature. Et vous ?

palais des thés les jardins

Pour moi, ce sera plutôt un tour au jardin avec les nouveautés du Palais des Thés. Pourquoi pas en effet, une bonne infusion pour démarrer la journée ?

Les mélanges de François-Xavier Delmas sont vraiment sublimes. Jardin d’épices, jardin suspendu, jardin fruité, jardin tropical ou encore jardin de campagne : de quoi commencer sereinement, selon ses goûts.

Personnellement, je craque totalement sur le jardin fruité (antioxydant et très vitaminé, cette infusion est composée de 10 fruits : dattes, fruits du dragon, baies de goji, baies d’argousier, baies d’aronia, cranberries, myrtilles, ananas, papaye, kiwi). Rien que d’ouvrir la boîte , c’est un vrai bonheur !

8 réflexions au sujet de “Histoire du petit-déjeuner à la Française”

  1. maintenant que j’ai petit déjeuné chez toi tu sais que le matin j’ai du mal à manger (ça me file envie de vomir, ça ne passe pas, sauf le dimanche si je déjeune vers 10h)…par contre j’ai testé les infusions de Palais des thés et j’ai trouvé ça très fruité et très agréable !

  2. Maintenant que tu as déjeuné chez moi, tu sais que j’engloutis un vrai petit-déjeuner 😉 Je comprends qu’on ne puisse pas mais pour moi,c’est une vrai plaisir :p

  3. Félicitations pour ton article très instructif. J’ai appris beaucoup de choses. Eh bien moi c’est de loin mon repas préféré, le plus gourmand! 🙂

  4. Perso, je n’aime pas le petit déjeuner sucré, mais un petit dèj salé avec un thé tous les matins, je suis totalement pour ! Pour ma part je me fait souvent un toast (avec les légumes et épices que j’ai sous la main), avec des oeufs et du poisson, si j’ai vraiment faim et si j’ai envie de sucré c’est des fruits, car je hais la confiture (excepté rhubarbe et citron mais je préfère ça pour le goûter).

  5. Article très instructif ! J’adore mon “petit déj ” très perso que voici : je passe au blender des petites portions de légumes verts et gros fruits de saison pour remplir 1 bol + petite cuiller de germe de blé de levure et de spiruline, le tout nappé d’un demi yaourt . Boisson : café au “lait d’amande ” . Ainsi je peux aller jusqu’à 14h sans avoir faim 🙂

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