En balade à Colmar avec les vins d'Alsace

Quand je suis partie en balade à Colmar pour approfondir ma connaissance des vins d’Alsace, j’avoue que je n’étais jamais allée dans la région. Et la période de Noël est un excellent moment, je crois, pour tomber en amour avec l’Alsace.

Les villes sont richement illuminées et couvertes de décoration, cela participe forcément à la magie. On se balade littéralement le nez en l’air pour ne rater aucune de celles-ci, mais aussi pour observer les belles façades sculptées aux mille et un détails…

A propos

Bienvenue sur Turbigo-Gourmandises ! Je m’appelle Sophie Seïté et j’ai créé ce blog de cuisine en 2011 pour partager mes recettes avec mes amis, ma famille et plus si affinités ! Au fil du temps, il est devenu le cœur de mon activité et s’est enrichi de plus de 2000 propositions gourmandes, dont les ingrédients privilégient la saisonnalité et la provenance locale. Je prends beaucoup de plaisir à mitonner des petits plats et autres desserts puis à les publier dans cet espace depuis ma Bretagne natale. Bonne découverte…

L’Alsace est très réputée pour ses marchés de Noël, plus authentiques que les foires à tout et n’importe quoi que l’on trouve souvent ailleurs en France. Ça sent le vin chaud, le pain d’épice et les bretzels au détour de la ville : miam !

De l’Alsace, je connais, comme tout le monde, quelques spécialités culinaires : le baeckeofe, la choucroute, les Mannele, les knacks, la flammekueche et le kougelhopf pour n’en citer que quelques-uns.

J’en ai découvert d’autres, comme le berawecka (celui de la maison Gilg, brioché est incroyablement délicieux !).

L’Alsace bénéficie de conditions géologiques et climatiques exceptionnelles : les précipitations sont stoppées par les Vosges et la région connait une pluviométrie parmi les plus faibles de France.

La diversité des sols, dont les formations géologiques s’étendent du primaire au quaternaire, est propice à l’épanouissement de nombreux cépages.

Lors de ces deux jours de découverte, nous avons rencontré des vignerons, dans leurs caves ou autour de bons repas. Je vais vous en parler tout au long de cette semaine. Tout d’abord, connaissez-vous les 7 principaux cépages alsaciens ? Les voici :

le Sylvaner : léger, désaltérant, au fruité discret. Il allège les plats gourmands et souligne les saveurs iodées.
le Pinot blanc : tendre et délicat, alliant fraicheur et souplesse. Pour égayer les plats de tous les jours.
le Riesling : sec, racé, bouquet d’une grande finesse. Parfait pour sublimer les recettes les plus élaborées.
le Muscat : sec, aux arômes de raisin frais. Sa délicatesse et son fruité s’invite à l’apéritif pour ouvrir l’appétit.
le Pinot gris : puissant et rond, au bouquet complexe. Pour accompagner les plats savoureux.
le Gewurztramminer : corsé, charpenté, grande richesse aromatique. Complexe et aromatique, à servir avec des plats de caractère.
le Pinot noir : rouge ou rosé au fruité typique évoquant la cerise. Rouge, il est corsé, équilibré et aromatique.

On parlera bien sûr également du Crémant d’Alsace dont les fines bulles seront appréciées tant à l’heure de l’apéritif, qu’au dessert. On retrouve certains des principaux cépages dans les Crémants (Pinot blanc, Riesling, Pinot noir et Pinot gris), mais également les cépages Auxerrois et Chardonnay.

Petit rappel : on parle de blancs de blancs pour les crémants élaborés à 100% à partir de cépages blancs, de blancs de noirs quand les crémants sont produits à base de Pinot Noir.

Les Crémants d’Alsace millésimés développent un caractère vineux et enfin les Cuvées Prestige, parmi lesquelles les Crémants d’Alsace “Émotions” se distinguent par des assemblages raffinés et un vieillissement sur lattes prolongé.

Nous avons été reçues au Domaine Dopff au Moulin à Riquewihr. La Maison Dopff existe depuis 1574 et on peut d’ailleurs admirer un fabuleux arbre généalogique réalisé par une artiste dans un salon attenant à l’ancien chais.

Julien Dopff a été le premier viticulteur alsacien à adopter la méthode champenoise. L’histoire raconte qu’il en a eu l’idée après avoir assisté à une démonstration de dégorgement de champagne lors de l’Exposition universelle de 1900 à Paris. Il a commencé à commercialiser le Champagne Julien Dopff après avoir effectué un stage de deux ans à Épernay.

Cependant, à la fin de la première guerre mondiale, la loi française sur les appellations d’origine ne l’autorise plus à appeler son produit champagne. Il prend alors le nom de crémant, mais une loi de 1975 en interdit définitivement l’emploi pour les vins ne bénéficiant pas du droit à une appellation d’origine…

Pierre Dopff associé à la maison Sparr et à deux caves coopératives, obtient finalement de la commission de l’INAO un décret (que la Loire et la Bourgogne ont déjà obtenu à l’époque) officialisant l’AOC Crémant d’Alsace le 24 août 1976.

Nos pas nous ont ensuite menés à la Maison Bestheim à Bennwihr. C’est une cave coopérative dont les locaux sont empreints d’histoire. Après la seconde guerre mondiale, alors que le village a été littéralement détruit, il ne reste plus le matériel nécessaire à la vinification.

Les vignerons décident alors de se fédérer pour unir leurs forces et recommencer à travailler. La construction de ce chai date de 1946, les cuves y sont enterrées. À date, environ 450 vignerons fournissent la coopérative en raisins.

Bestheim exploite environ 10% du vignoble alsacien et est le premier metteur en marché des Grands Crus Alsaciens. La coopérative est également réputée pour ses Crémants d’Alsace, qui représente un tiers de sa production totale.

En 2014, Bestheim s’est doté d’une nouvelle cuverie et d’un vendangeoir de dernière génération.

Une impressionnante “cathédrale” dont les hautes cuves donnent presque le tournis ! Coopérative ne rime pas avec mauvaise qualité : Bestheim est réputé pour plusieurs de ses flacons, dont son riesling grand cru Zinnkoepflé.

Son Crémant d’Alsace Grand Prestige rosé 2014 a également été élu Meilleur Effervescent du Monde en 2016…

Nous avons ensuite déjeuné chez Côté Cour à Colmar, une des adresses des Frères Nasti. Nous y avons retrouvé 3 vignerons : Lydie Demangeat Sohler du Domaine Philippe Sohler, Benjamin Zirgel du Domaine Baumann-Zirgel et Adrien Schoenheitz du Domaine Schoenheitz. L’appétit est arrivé avec un incontournable Crémant d’Alsace.

Un crémant brut de la Maison Sohler aux fines bulles, avec une belle longueur pour tenir tête à un oeuf mollet bien gourmand.

Benjamin Zirgel nous a fait découvrir son Riesling Schoenenbourg 2014, que nous avons dégusté avec une choucroute de la mer.

Les vignes sont situées au nord de Riquewihr, sur un sol de marnes bleues gypseuses recouvertes de grès vosgien et de calcaire coquiller. Ce riesling puissant et gras s’accorde parfaitement avec les plats de poisson, par exemple.

Choucroute de la mer et Riesling Baumann Zirgel

Pour terminer en beauté, une torche aux marrons et un Riesling Linsenberg de 2012, du Domaine Schoenheitz. Situé à Wihr-au-Val, son sol très caillouteux se réchauffe rapidement au printemps.

C’est un terroir de prédilection pour le Riesling. Il peut également s’accorder avec des poissons ou des crustacés, tout comme des fromages bleus ou des chèvres frais affinés.