Une fois n’est pas coutume, je vous parle aujourd’hui de cinéma. Et ce n’est tout de même pas par hasard, car il se trouve que j’ai vu en avant-première Tazzeka, dont le réalisateur est Jean-Philippe Gaud, et que ce film parle de cuisine. 😉
Tazzeka, c’est la ville au Maroc où le héros Élias, a grandi. On le découvre enfant, égrenant en longue litanie des noms de recettes françaises tout en marchant dans la campagne avec les animaux qu’il garde. Il faut dire qu’à cette période, son livre de chevet était tout simplement un petit livre de poche répertoriant les recettes de Joël Robuchon !
Quelques années plus tard, devenu à son tour cuisinier, travaillant dans un restaurant de la vallée de Tazzeka, il va croiser la route d’un grand Chef parisien et se décider à partir en France pour “tenter sa chance”…
Sans vous dévoiler toute l’intrigue du film, il va grandir, rêver d’autres cuisines que celle apprise de sa grand-mère… Le film parle aussi bien de la réalité à laquelle on doit faire face quand on se déracine, que de l’immigration, des sans papiers, de l’entraide, de l’amour et de l’amitié…
A propos
Bienvenue sur Turbigo-Gourmandises ! Je m’appelle Sophie Seïté et j’ai créé ce blog de cuisine en 2011 pour partager mes recettes avec mes amis, ma famille et plus si affinités ! Au fil du temps, il est devenu le cœur de mon activité et s’est enrichi de plus de 2000 propositions gourmandes, dont les ingrédients privilégient la saisonnalité et la provenance locale. Je prends beaucoup de plaisir à mitonner des petits plats et autres desserts puis à les publier dans cet espace depuis ma Bretagne natale. Bonne découverte…
Le réalisateur Jean-Philippe Gaud a étudié à la Femis, dont il est diplômé en montage. Le film lui a été inspiré après un triste évènement survenu à Paris en 2005 : l’incendie d’un immeuble où était logées des familles africaines et le décès de dix enfants.
L’un d’eux était dans l’école maternelle de son fils, où il avait tourné l’année précédente un documentaire et pu juger notamment de la précarité de certaines familles. Il a eu l’envie d’en parler, mais par un biais moins dramatique : “avoir un ancrage dans le réel mais sur un ton léger”.
Léger à mon sens, le film ne l’est pas vraiment mais on suit avec intérêt le chemin d’Elias, joué par Madi Belem, que vous avez peut-être déjà vu dans Le Convoi de Frédéric Schoendoerffer, ou dans la série Baron Noir, avec Kad Merad.
Il est excellent dans ce premier grand rôle, jouant d’une palette de nuances d’émotions à spectre large. J’ai retrouvé aussi avec plaisir Abbes Zahmani qui joue souvent des seconds rôles et dont vous connaissez assurément le visage, ainsi qu’Olivier Sitruk.
C’est la première fois qu’apparait à l’écran Adama Diop. Originaire de Dakar, il est arrivé en France en 2012, mais a jusqu’ici joué au théâtre après avoir intégré le Conservatoire National d’Art Dramatique de Paris. Je gage que l’on devrait également le revoir au cinéma.
Où retrouve-t-on la cuisine, me direz-vous ? Et bien, elle est distillée en filigrane tout au long du film, elle régale et rapproche les protagonistes, elle unit et mélange les saveurs : courez voir le film, c’est un régal !
Tazzeka de Jean-Phillipe Gaud, en salle le 10 octobre 2018
