Que l’on en consomme ou non, on a tous goûté à un moment ou à un autre à la purée Mousline. Quel parent pressé n’a pas ouvert un sachet pour le repas de sa progéniture après une longue journée de travail ? 😉
Mon premier souvenir date d’ailleurs de l’époque de ma pré adolescence, lorsque ma mère a commencé à travailler. Mon père s’est retrouvé en charge du repas du soir – ce qui n’était pas son habitude – et avait probablement mal lu les instructions sur le paquet puisqu’il nous a servi une espèce de soupe de pommes de terre : un brouet peu ragoutant que ma sœur et moi avons moyennement aimé !
A propos
Bienvenue sur Turbigo-Gourmandises ! Je m’appelle Sophie Seïté et j’ai créé ce blog de cuisine en 2011 pour partager mes recettes avec mes amis, ma famille et plus si affinités ! Au fil du temps, il est devenu le cœur de mon activité et s’est enrichi de plus de 2000 propositions gourmandes, dont les ingrédients privilégient la saisonnalité et la provenance locale. Je prends beaucoup de plaisir à mitonner des petits plats et autres desserts puis à les publier dans cet espace depuis ma Bretagne natale. Bonne découverte…
Par définition, c’est pourtant une solution pratique et surtout un accompagnement apprécié des enfants (ah ! l’indétrônable jambon purée de notre enfance…).
J’ai récemment déjeuné dans un restaurant étoilé et alors qu’une purée “maison” nous était servie, la conversation entre convives s’est justement orientée sur la purée industrielle : la purée Mousline. D’aucun arguant qu’elle ne contenait quasiment pas de pommes de terre.
Aussi quand j’ai reçu l’invitation me proposant de visiter l’usine, ma curiosité a été piquée au vif !
J’ai embarqué dans un mini van à destination de Rosières en Santerre, où se situe l’usine de production, crée en 1967. Nestlé – à qui appartient la marque – a choisi de mettre sur pied une opération permettant au grand public de visiter plusieurs de ses usines (Vittel et Naturnes, dans les Vosges / Mousline / Purina (nourriture pour animaux) dans La Loire et Nescafé en Seine Maritime).
Nous avons donc retrouvé sur place les personnes qui avaient gagné sur les réseaux sociaux. Après une présentation de l’entreprise créée en 1866 par Henri Nestlé et après avoir revêtu une tenue appropriée (blouse, charlotte et chaussures de sécurité 😝), nous avons découvert le parcours détaillé sur le panneau ci-dessus.
70 % des pommes de terre qui arrivent chez Mousline pour être transformées en purée sont cultivées dans un rayon de moins de 25 km. Les 30% restants sont cultivées à moins de 100 km.
4 variétés ont été sélectionnées en raison de leur faible taux de matière sèche, ce qui est idéal pour faire de la purée : Fontane, Challenger, Bintje et Asterix.
Les premières étapes consistent à les peser, à les laver puis à les trier pour ôter les parties abimées :
Les pommes de terre vertes ou difformes sont mises de côté dans des bacs, tout comme les morceaux de pommes de terre abimées.
Le taux de matière sèche est calculé et à la sortie de cette salle, les pommes de terre sont de nouveau pesées afin de payer les agriculteurs au plus juste prix. Et ce qui ne sera pas utilisé dans le process de fabrication de la purée Mousline partira dans un circuit destiné à nourrir les animaux.
Les pommes de terre déjà lavées et débarrassées des scories partent dans un “cuiseur” géant qui va permettre d’ôter leur peau grâce à la vapeur.
Elles continuent leur route, sont coupées et cuites puis réduites en purée grâce à des rouleaux qui les écrasent.
Lors de l’étape suivante, la purée de pommes de terre passent entre 5 cylindres qui sont réglés par les ouvriers (il est important que la quantité de purée soit constante).
En passant d’un cylindre à l’autre, les “yeux” restants après cuisson et les défauts (des pommes de terre) sont éliminés. Les cylindres chauffent et dessèchent la purée pour ôter l’eau.
En sortie de ligne, il ne reste qu’une fine couche de pommes de terre, fine comme un papier de cigarette.
Celui-ci passe alors à travers un tamis (sélectionné en fonction de la recette finale) qui le transforme en flocons de pommes de terre. La machine ci-dessous déroule les films qui constituent les sachets dans lesquels la purée est conditionnée.
Ils sont soudés et remplis dans un même mouvement. Les sachets sont ensuite regroupés selon le conditionnement final (nombre de sachets) puis mis en boites de carton.
Les boites de purée sont ensuite conditionnées pour partir vers les lieux de vente.
La purée classique de Mousline est donc constituée à 99% de pommes de terre, le 1% restant étant un émulsifiant issu du colza. Elle ne contient ni conservateur ni colorant.
Les autres purées de la gamme peuvent contenir des antioxydants (extraits de romarin, extraits naturels de noix de muscade et de poivre), de la crème en poudre, du beurre, de l’oignon, etc.
Une nouvelle gamme vient d’ailleurs de voir le jour : Lentilles curry doux et pommes de terre, 3 céréales (maïs, avoine, épeautre) et pommes de terre, céréales, potiron et pommes de terre. Dans ce cas, la part de pommes de terre est réduite à 65 % au profit des autres ingrédients.
Le voyage au pays de la purée Mousline en sachet est à présent terminé.
Même si je n’ai jamais été qu’une consommatrice très occasionnelle quand mes enfants étaient petits, je dois dire que j’ai été bluffée par la façon dont elle est fabriquée et de constater à quel point c’est à la fois ingénieux et “basique”.
Si vous aviez des a priori, peut-être que ce reportage vous aura réconcilié avec ce produit industriel bien pratique.
Très intéressant ce reportage,précis, détaillé.
Il me réconcilie avec l’idée de manger de la purée mousseline .j aime bien votre blog, il est plaisant à lire, la publicité est raisonnable .
Je viens de faire une jolie découverte.
Merci beaucoup Marie, c’est très gentil.
Excellent début de semaine à vous.
Comme tout le monde, j’ai mangé beaucoup de cette purée petit… J’en parle souvent en disant que le goût n’est en rien comparable à de la vraie purée mais pas déplaisant non plus. C’est juste un autre produit. J’avais déjà eu l’occasion de regarder les ingrédients et de constater le (rare) minimalisme pour un produit industriel. Ton reportage a donc d’autant plus aiguisé ma curiosité. Merci pour ce très bon article !
En effet, j’ai moi aussi beaucoup de curiosité pour les produits industriels. Ravie que vous ayez apprécié cet article !
merci pour votre expérience
Merci pour ce reportage.
Mousline ne délivre malheureusement pas son petit secret qui fait que malgré toutes les purées industrielles ou faites maison que j’ai goûté avec différentes variétés de pdt , elle reste pour moi la meilleure.
C’est un peu ma madeleine de Proust.