Moganshan 莫干山

Après une semaine passée à Shanghai et deux jours à Wuzhen, nous avons pris la route pour la montagne, direction Moganshan.

C’est une montagne située à 200 km de Shanghai et à 60 km de la capitale provinciale de Hangzhou. Elle fait partie du Parc national de Moganshan. Il vous faudra d’ailleurs acquitter un droit d’entrée de 80 Yuan par personne pour y accéder. Ce ticket vous permettra par la suite d’entrer dans les différents bâtiments à visiter, comme la résidence d’été de Tchang Kaï-chek.

Calme et assez peu fréquenté à cette époque de l’année, Moganshan est depuis longtemps un repli stratégique pour échapper à la moiteur de l’été à Shanghai.

La forêt de Moganshan est principalement composée de bambous, elle s’étend à perte de vue.

Un arbre à prières découvert au gré de la balade. On l’accroche de préférence à un arbre centenaire pour se donner les meilleures chances de voir son vœu exaucé.

Voici la statue de Gan Jiang 干將 et de son épouse Mo Ye 莫邪. La légende dit qu’il était le meilleur forgeron de Chine. Le roi  lui commanda deux épées mais Gan Jiang décida de garder une des épées pour lui et remit la seconde au roi. Le fil de cette épée était si tranchant que si vous coupiez la tête de votre ennemi, celle-ci restait en place et le sang ne coulait même pas.

Le roi décida de tester cette épée en tuant Gan Jiang. Celui-ci l’implora, lui expliquant qu’il n’était pas prudent de tuer un artisan capable de fournir la meilleure des armes. Rien n’y fit et le roi le tua.

Mo Ye, qui était enceinte à ce moment-là, accoucha d’un fils qui en grandissant se jura de venger son père. Devenu adulte, Chi 赤 forma le projet de tuer le roi avec la seconde épée, restée en possession de sa mère mais son oncle lui indiqua qu’il n’aurait pas la moindre chance d’approcher le roi. En effet, celui-ci ayant rêvé qu’un jeune homme projetait de l’assassiner ne permettait pas aux jeunes gens de l’approcher.

L’oncle proposa à Chi de lui couper la tête et de présenter au roi un spectacle de magie où celle-ci apparaitrait. Le fils accepta et durant le spectacle, l’oncle put approcher suffisamment près du roi pour le tuer…

L’oncle fut également assassiné.

La garde royale vint à Moganshan pour tuer le reste des proches de la famille mais à cet instant, les deux épées traversèrent les airs pour se rejoindre et plonger dans l’eau de la rivière. Mo Ye y reconnut son mari et son fils et plongea à son tour dans la rivière. On ne la revit jamais.

Moganshan, ou Mount Mogan a été nommé d’après ces deux personnages.

Tout en bas de la cascade (plus on descend et plus la paroi est abrupte), on peut apercevoir un rocher qui semble avoir été littéralement coupé en deux mais… prise de vertige, je n’ai pas pû descendre le voir (shame!). Les escaliers en pierre trop étroits à mon goût et les surfaces en bois glissantes m’ont empêchés d’y accéder.

Le panneau “tombez doucement si vous glissez” m’a fait marrer, jusqu’à ce que je réalise que je pouvais faire une chute de 30 mètres… Courageuse mais pas téméraire et surtout totalement incapable de lutter contre le vertige (plus de jambe pour avancer !), j’ai rebroussé chemin…

Au fil de la balade dans la montagne, on découvre sculptures, aires de repos, espaces ouverts sur la nature tels ces murs recouverts de poésie, invitant au calme et à la réflexion…

… et des temples bouddhistes, comme le temple jaune, fermé ce jour-là.

Sur le panneau bleu de droite, il est écrit “Venez goûter les spécialités locales”, ce que nous avons fait dans ce restaurant en plein air et plutôt rustique (mais là encore avec le wi-fi gratuit !).

Comme d’habitude, nos amis ont commandé le repas pour nous et là, surprise, voila la serveuse qui s’empare d’un panier et part dans la montagne à la recherche des herbes nécessaires à la préparation du déjeuner…

Sophie l’a accompagnée pour vérifier ce qu’elle cueillait (méfiance, méfiance !). Comme j’avais attrapé un gros rhume à Wuzhen,  elle a ramassé des herbes excellentes pour soigner le rhume, qui ont été cuisinées…

On peut bien imaginer que les poules qui courent aux alentours sont également celles qui vont finir dans notre assiette… Tout comme les pousses de bambou de la forêt, qui étaient ramassées ce matin-là par le personnel de l’hôtel.

La nature y est splendide et le calme très appréciable après la foule cotoyée à Wuzhen… Si vous passez dans la région, surtout l’été, n’hésitez pas.

Le seul bémol est que dans certains endroits (comme notre hôtel), les cartes bancaires étrangères ne sont pas acceptées, ce qui peut évidemment être un problème. On se retrouve prochainement pour la suite de ce périple en Chine…