Si vous suivez mon récent périple au Canada, je vous ai laissé dans l’avion en partance de Montréal et en direction de Toronto.
Ce petit vol de 2 h effectué par Air Transat ne nous a pas paru très long et nous a permis de terminer notre journée dans cette nouvelle ville, fin prêtes pour de nouvelles aventures le lendemain ! Toronto, c’est la capitale de l’Ontario, et la plus grande ville du Canada avec pas loin de 3 millions d’habitants…
A propos
Bienvenue sur Turbigo-Gourmandises ! Je m’appelle Sophie Seïté et j’ai créé ce blog de cuisine en 2011 pour partager mes recettes avec mes amis, ma famille et plus si affinités ! Au fil du temps, il est devenu le cœur de mon activité et s’est enrichi de plus de 2000 propositions gourmandes, dont les ingrédients privilégient la saisonnalité et la provenance locale. Je prends beaucoup de plaisir à mitonner des petits plats et autres desserts puis à les publier dans cet espace depuis ma Bretagne natale. Bonne découverte…
Nous nous sommes installées au Broadview, un boutique Hôtel, à l’allure vintage qui a été réhabilité en 2016. Ma chambre n’était pas immense, mais équipée de façon très originale : tourne-disque et 33 tours de bon goût, sélection de produits plutôt amusante et sexy dont des caches aréoles à paillettes La Petite coquette, un mini vibromasseur dans un kit “Temptation”, comme autant de clins d’oeil à ce quartier réputé chaud à une autre époque !
Vous retrouverez des photos de ma chambre, ainsi que des escaliers très joliment décorés à la fin de l’article.
Après avoir écouté quelques titres de l’album d’Amy Winehouse, je me suis couchée dans mon grand lit bien accueillant, claquée après cette longue journée !
Le lendemain matin, nous avions rendez-vous avec Kevin Durkee, de l’entreprise Culinary Adventure & co devant le St. Lawrence Market. On nous avait mises en garde : pas de petit-déjeuner avant ce rendez-vous car la matinée s’annonçait bien gourmande !
Le St. Lawrence Market est un des plus grands marchés couverts d’Amérique du Nord (en 2012 le National Geographic l’a décrété comme le plus intéressant et le meilleur dans le monde, excusez du peu 😅!) et un incontournable de la ville de Toronto.
Son histoire démarre il y a 200 ans avec la création des premiers bâtiments du marché permanent. Il a subit depuis plusieurs transformations et rénovations, et aujourd’hui ce ne sont pas moins de 120 échoppes qui sont réparties sur deux niveaux.
Après nous avoir accueilli avec un délicieux pain au chocolat feuilleté acheté dans la boulangerie du marché Stonemill Bakehouse, Kevin Durkee nous a proposé une première pause au Balzac’s Coffee, à l’extérieur du marché.
Ce joli café a même abrité le tournage d’un épisode de la fameuse série Suits, avec Meghan Markle.
Kevin propose notamment avec son entreprise une formule qui avait été retenue pour cette journée : un tour de marché avec au programme des dégustations, mais aussi des achats dont il se charge. Après environ 2h30 de découvertes au sein du marché, on se quitte pour mieux se retrouver le soir comme vous le découvrirez un peu plus bas 😉!
Nous nous sommes arrêtées chez Mike’s fish market, un des poissonniers du marché pour une très chouette dégustation de saumon et d’huitres du cru. Lors de ma venue à Montréal en avril, j’avais testé les huitres chebooktook de la baie de Bouctouche au Nouveau Brunswick.
Cette fois, elles provenaient de l’ile du Prince Edouard, pas si loin et tout aussi délicieuses (et assez différentes de celles que je déguste en Bretagne !).
La découverte suivante fut le sandwich emblématique de Toronto : le peameal bacon sandwich, réalisé à partir de bacon de dos roulé dans de la semoule de maïs. Initialement la viande de porc était enrobée d’un mélange de pois jaunes écrasés utilisé pour sa préservation puis à partir de 1900, ce mélange a été remplacé par de la semoule de maïs.
La viande est fondante et goûteuse, un vrai régal et c’est impérativement au Carousel Bakery qu’il faut le déguster. Cette boulangerie, dont les propriétaires sont Robert et Maurice Biancolin, s’est fait une spécialité de ce sandwich qu’ils ont créé dans les années 70 initialement pour utiliser les morceaux de peameal bacon moins prisés par les clients, à savoir les extrémités.
La balade s’est poursuivie dans le marché : un régal également pour les yeux ! Lors de ce séjour printanier, c’était la première fois que je découvrais les têtes de violon (ou crosses de fougères) que je n’avais jusqu’alors vues qu’en conserves. Nous avons fait un stop chez Ponesse Foods à l’entrée du marché.
Sa sélection de fruits est juste parfaite, non pas en termes d’exotisme, mais de qualité. L’échoppe existe depuis 1900 et les générations se sont succédées. C’est à peine croyable quand j’y pense mais je n’avais pas mangé de mûres aussi bonnes depuis des années. Peut-être même depuis mon enfance, quand on les cueillait nous-même fin août, gorgées de soleil et de sucre…
Nous avons fait un (long) arrêt chez Jeremy Kessler, qui propose de la moutarde canadienne Kozlik’s. Cela fait bien longtemps que l’on sait que l’essentiel de la production de graines de moutarde provient principalement du Canada, même si la France essaye de faire revivre ce savoir-faire avec notamment la moutarde IGP de Bourgogne.
Jeremy a repris cette maison familiale créée en 1948 pour poursuivre le processus de fabrication de cette moutarde 100% canadienne, sans OGM, additif ou agent de conservation.
Nous en avons profité pour tester une grandes parties de ses moutardes et même un accord inattendu : une mûre (délicieuse donc) avec un soupçon de moutarde Kozlik balsamique, figues et dattes. Cela fonctionnait divinement bien !
Je suis repartie avec notamment de la moutarde sèche, qui est peu connue en France mais bien pratique pour certaines recettes quand on ne veut pas d’une texture trop liquide, voire carrément sèche, mais avec le piquant de la moutarde.
Nous avons découvert chez Scheffler’s Delicatessen and Cheese les charcuteries et fromages locaux (Kevin étant par ailleurs un spécialiste et grand amateur de fromages). Il a également acheté un Pizy, de la fromagerie La Suisse Normande qui comme son nom ne l’indique pas vraiment, se trouve au Québec, pour la dégustation du soir.
Cette boutique qui a ouvert en 1955, propose un choix de charcuteries, fromages, antipastis de la région et du monde entier. On y trouve une grande sélection de produits français au rayon épicerie fine, qui est très complet.
Inutile de vous préciser qu’après cette matinée de dégustation, il n’y avait pas de déjeuner de prévu ! Nous avons donc pris la direction de l’Est de la ville pour rejoindre Distillery District, classé au patrimoine historique canadien en 1988.
Ce quartier piéton à l’allure victorienne est une ancienne distillerie de whisky au charme évident, grâce à ses vieilles briques rouges typiques du Vieux Toronto et sa rénovation en boutiques, galeries d’art, bars et restaurants qui lui donnent vie.
Nous l’avons tout d’abord rapidement parcouru en segway, une première pour moi et je dois dire qu’une fois l’appréhension de trouver l’équilibre passée (car ce n’est pas mon fort), je me suis régalée. La prise en main est rapide après les explications des guides de l’entreprise de location Go Tours Canada et la conduite vraiment fastoche ! Il me tarde d’en refaire 😜
(Comptez environ 39 $ + taxes, soit environ 30 € pour un tour de segway de 30 minutes dans Distillery District).
La distillerie de whisky Gooderham and Worts a été fondée en 1837. James Wort et William Gooderham, deux beaux-frères et émigrants venus d’Angleterre ont tout d’abord montés une entreprise de meunerie en 1831. Le moulin à vent en briques de 21 mètres de hauteur construit à cette époque est rapidement devenu le symbole de la ville de Toronto.
A la mort de son père, le fils de James Wort s’est également associé à William Gooderham pour créer la distillerie. En 1959, l’entreprise élargit ses activités : production de farine, production laitière et glacière. Le moulin à vent est démoli en 1860. L’énergie de la vapeur a finalement remplacé l’énergie éolienne, jugée moins fiable et stable.
Jusqu’à la fin du XIXème siècle, c’est la distillerie la plus importante du monde. La première guerre mondiale, mais également la période de la prohibition et l’interdiction de consommer de l’alcool entameront son déclin. Après 153 ans de production, la distillerie Gooderham and Worts cesse toute activité.
A partir de 1990, alors qu’il était totalement désaffecté, le site a été utilisé à de nombreuses reprises pour des tournages de films (plus de 1700 y ont été shootés, dont Chicago, Good Will Hunting ou encore Total Recall ou X-men).
En 2001, le Cityscape Holding Inc. rachète la distillerie pour entreprendre la restauration de la quarantaine de bâtiments afin de le transformer en quartier pédestre consacré à l’art, la culture, le commerce et le divertissement. Après sa réouverture en 2003, c’est devenu une des destinations très appréciées des torontois et des touristes visitant le Canada.
Sa gestion est très rigoureuse et c’est aussi la raison pour laquelle il y a peu de chance qu’un restaurant de restauration rapide type McDonald y ouvre, les gestionnaires privilégiant les initiatives locales et à taille humaine…
Nous en avons profité pour faire quelques étapes gourmandes supplémentaires, dont la plus intéressante a été Soma Chocolatemaker. David Castellan et Cynthia Leung se sont associés pour créer cette chocolaterie Bean to Bar qui s’est taillé une excellente réputation, avec raison.
J’ai été un peu moins séduite par les donuts du Flipside Donuts Café and Bar, mais il faut dire que par cette chaude journée et la quantité de nourriture ingurgitée depuis le matin, c’était probablement de trop !
Nous avons ensuite visité la Steam Whistle Brewing, une microbrasserie canadienne installée au Roundhouse, au pied de la Tour du CN. Pour la petite histoire, la tour du Canadian National érigée de 1973 à 1976 est restée jusqu’en 2009 la plus haute du monde, avant d’être dépassée par la Burj Khalifa à Dubaï.
Cette microbrasserie a été créée en 1998 par trois amis travaillant pour une grande compagnie avant d’être virés pour cause de fermeture. Ces 3 “fired guys” (gars licenciés) se sont associés pour fonder la Steam Whistle et brasser une bière pilsner : du houblon, de l’orge malté, de la levure et de l’eau de source. Celle-ci a reçu de nombreux prix depuis sa création.
Il est possible de visiter la brasserie, c’est un peu l’usine mais c’est sympa, surtout si vous n’avez jamais eu l’occasion de le faire. Les visites qui durent environ 30 minutes, se font en français comme en anglais avec des écouteurs pour les zones bruyantes. La dégustation de la bière est comprise.
Le bâtiment, qui est splendide, servait autrefois d’atelier pour l’entretien des locomotives à vapeur du Canadian Pacifique. Une partie de celui-ci est désormais transformé en bar et restaurant, le Biergärten.
Steam Whistle Brewing
The Roundhouse, 255 Bremner Blvd
Escape the city canoe paddle
Ce matin, nous avions laissé Kevin Durkee au St. Lawrence Market avec les achats de bouche effectués en sa compagnie. En fin d’après-midi, nous avons retrouvé son équipe pour embarquer en canoë avec armes et bagages (euh, des glacières, en vrai !) dans le but de rejoindre Toronto Island.
Comme tout se mérite, nous n’avons pas ménagé nos efforts en ramant comme des damnées pour rejoindre le lieu du diner…
En réalité , nous avons plutôt fait semblant de pagayer à l’ombre de la tour du CN, pour rejoindre le lieu du pique-nique. 😅🤣Oui ! Nous avons très généreusement laissé les messieurs se charger de la partie musclée de l’affaire ! 😜
Une fois arrivés sur l’ile, d’où nous avions une vue imprenable sur la skyline de Toronto, nous avons été priées de faire une petite balade de découverte.
Quand nous sommes revenues au point de rendez-vous, magie de l’aventure, une superbe table avait été dressée et les produits du marché transformés en plats plus succulents les uns que les autres. Nous avons pu profiter de ce diner bucolique en bonne compagnie avant de reprendre place dans le canoë pour rentrer en ville.
J’en garde un excellent souvenir, notamment du moment où nos hôtes ont mis la musique de Titanic en fond sonore pendant que nous pagayons !! 😂A revoir dans ma story…
C’est une expérience en deux temps vraiment très agréable et intéressante. La partie canoë n’est bien entendu pas proposée toute l’année et peut être annulée en cas d’intempéries.
Les dieux étaient avec nous ce jour-là car ce fut parfait.
Il faut compter environ 76 $ par personne (soit 50 €) pour le St. Lawrence Market Tour qui dure environ 2h30 et 149 $ pour la partie “Escape The city Canoe paddle and Dining Adventure” (soit 100 €), ce qui revient donc à 150 € pour le tour de marché et ses dégustations généreuses, la balade en canoë et le pique-nique, de grande qualité.
Je trouve que cela les vaut, même si en multipliant ce prix pour une famille, cela peut vite grimper.
Clap de fin pour cette première journée torontoise ultra chargée mais vraiment super agréable. J’ai eu un immense coup de coeur pour cette ville dans laquelle je n’avais fait que passer il y a une dizaine d’années.
Je vous laisse avec quelques clichés supplémentaires (les explications se trouvent en légende des photos) et je vous dis à très vite pour la suite de la découverte de Toronto.
Distillery District :
55 Mill Street, Toronto
Hôtel Broadview :
106 Broadview Avenue, Toronto