Champagne : le prêt à boire ! {visite chez Serge Mathieu}

Pour préparer notre futur mariage, Monsieur Turbigo et moi-même avons été obligés (oui, oui) de déguster du champagne pour trouver celui que nous allons servir à nos invités. On est comme ça, prêts à se dévouer : pas question de servir quelque chose que l’on aurait pas goûter !

C’est ainsi que nos pas nous ont mené jusqu’à Troyes et plus précisément à Avirey-Lingey où nous avions pris rendez-vous avec Michel Jacob et son épouse Isabelle, la fille de Serge Mathieu.

Quand on achète du vin, il est possible de le déguster tout de suite, mais s’il en a le potentiel, il est conseillé de le laisser vieillir en cave pour qu’il se bonifie.

En revanche, le champagne est vendu “prêt à boire” : le vigneron l’a déjà fait vieillir entre 3 et 7 années pour vous. Ce temps est nécessaire au champagne pour acquérir souplesse et complexité. Quand vous tenez enfin une bouteille entre les mains, vous n’avez qu’à la rafraîchir et à faire sauter le bouchon !

D’ailleurs, durant sa première vie, j’ai appris que ce fameux bouchon est une “vulgaire” capsule de métal, comme celle que vous trouvez sur les bouteilles de bière (photo ci-dessous).

Elle sera remplacée plus tard par le beau bouchon de liège à faire sauter. Les champagnes Serge Mathieu utilisent d’ailleurs un procédé innovant qui consiste à envoyer une goutte d’eau à pleine vitesse dans le champagne, alors qu’il n’y ait pas de déperdition de pression lors de cette manipulation.

Vous pourrez également noter sur cette même photo qu’une des bouteilles au repos a explosé sous la pression, qui est très importante : mais c’est assez rare.

Ce ne sont pas moins de 7 générations de vignerons qui se sont succédé à la tête du domaine, repris par Serge Mathieu en 1958 qui passe ensuite le flambeau à sa fille, et à Michel Jacob en 1998.

Sur les versants des coteaux où se situent les vignes, les sols très riches en éléments argilo-calcaires caillouteux sont à la fois chauds et bien drainés.

Cette configuration favorise le cépage pinot noir, qui couvre 89% du vignoble et transmet son caractère à l’ensemble des champagnes de cette région.

Michel Jacob et Isabelle Mathieu aiment leur métier et leur cadre de vie. « On a un beau terroir, il faut le respecter, l’entretenir, le faire respirer, le valoriser ». Ils le soignent et aiment le faire partager aux visiteurs, qu’ils viennent d’à côté ou du bout du monde.

Ils nous ont ainsi raconté qu’il n’est pas rare de voir débarquer à Avirey-Lingey des touristes japonais venus en taxi depuis Paris pour les rencontrer ! Il faut dire qu’ils exportent environ 85% de leur production.

Michel Jacob consacre temps et énergie à limiter ou éliminer les produits chimiques pour aider la vigne à renforcer sa résistance naturelle et la terre à garder son équilibre, dans le plus profond respect du raisin et du consommateur.

Il se définit comme “écolo-pragmatique” car il est difficile de mener une viticulture 100% biologique dans cette région en raison des conditions d’ensoleillement et de pluviométrie. Aucun herbicide, acaricide ou insecticide chimique n’est utilisé sur le domaine.

La Maison produit aujourd’hui une gamme de 5 vins de Champagne. Ainsi, au terme de cette passionnante visite et après dégustation (évidemment !!), nous avons choisi pour le mariage leur dernier né : l’extra-brut, qui est un blanc de noirs (100% pinot noir) mais aussi quelques bouteilles de champagne rosé et de brut millésimé. De quoi faire la fête !

« Raisins sains et respect de la nature sont les deux mamelles du bon vin. » Michel Jacob

Nota : l’alcool est à consommer avec modération, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé.