Il parait qu’une bouteille de champagne est ouverte toutes les deux secondes dans le Monde et que 3 milliards de flûtes sont consommées chaque année ! Je l’avoue volontiers, je participe à cette fête.
Nous nous sommes mariés au Québec avec du champagne que nous avions choisi dans cette région et envoyé de l’autre côté de l’Atlantique par le biais d’une exportation privée.
A propos
Bienvenue sur Turbigo-Gourmandises ! Je m’appelle Sophie Seïté et j’ai créé ce blog de cuisine en 2011 pour partager mes recettes avec mes amis, ma famille et plus si affinités ! Au fil du temps, il est devenu le cœur de mon activité et s’est enrichi de plus de 2000 propositions gourmandes, dont les ingrédients privilégient la saisonnalité et la provenance locale. Je prends beaucoup de plaisir à mitonner des petits plats et autres desserts puis à les publier dans cet espace depuis ma Bretagne natale. Bonne découverte…
Car le champagne est français, c’est un vin AOC qui doit obligatoirement provenir d’une zone géographique bien déterminée : autour de Reims, d’Épernay ou de Troyes. Et il doit également être élaboré à partir de 3 cépages : le Pinot noir, le Pinot meunier et le Chardonnay.
Alors aujourd’hui, je vous emmène sur la route du champagne, aux portes de Troyes.
Cette journée au cœur de l’Aube devait démarrer par un survol de la région dans un avion des pilotes vignerons de l’aéroport de Celles sur Ources, mais le mauvais temps ne nous a pas permis de mener à bien ce programme.
Nous sommes donc allé en premier lieu à la rencontre de Lucie Cheurlin (c’est toujours très agréable je trouve, de rencontrer des femmes vignerons, elle parle de leur travail bien différemment), qui élabore avec son frère un champagne en biodynamie.
Ils ont repris les rênes de l’entreprise familiale aux côtés de leur père et lancés leur propre marque, L&S à savoir les initiales de leurs prénoms respectifs, Lucie et Sébastien.
Le domaine est composé de 7 hectares situés dans la Côtes des Bar, plantés en Pinot Noir, Chardonnay mais aussi Pinot Blanc, sur un sol argilo-calcaire entrecoupé de marnes blanches. Ils poursuivent le travail de leur père, qui a initié le travail en lutte raisonnée, et sont fiers de continuer en viticulture biologique.
Ils continuent à expérimenter dans ce domaine, avec notamment des traitements de la vigne avec des huiles essentielles.
Nos pas nous ont ensuite menés à Essoyes, ville totalement empreinte de l’histoire du peintre Auguste Renoir, qui y a séjourné l’été de 1888 à 1919.
On peut y visiter son atelier, où sont conservés nombre d’objets lui ayant appartenu (les tableaux ne sont pas authentiques, bien entendu 😉).
Dix maisons de champagne se sont associées à son talent d’artiste, pour créer dix champagnes d’exception.
La maison Charles Collin a choisi de créer une cuvée “La belle Gabrielle”, associée au tableau Gabrielle et Jean (le fils de Renoir). Gabrielle Renard, originaire d’Essoyes était la nounou des enfants d’Auguste Renoir, mais elle est également devenue sa muse et figure sur de nombreux tableaux.
Ces dix champagnes sont identifiés par une étiquette commune, sous le label “Renoir en Champagne”.
Nous avons ensuite visité la coopérative Chassenay d’Arce et profité de cet arrêt pour un atelier accord mets et vins de Champagne. Elle a été créée en 1956 par 62 vignerons qui se sont associés, et aujourd’hui elle compte 130 familles de vignerons parmi ses adhérents.
L’esprit coopératif perdure et cette association de vignerons est avant tout une alliance de compétences avec un héritage de 60 ans d’expérience. 1 500 000 bouteilles sont élaborées chaque année par la Maison Chassenay d’Arce et 300 000 bouteilles commercialisées sous sa marque.
Un site œnotouristique a vu le jour en 2013 et les visiteurs sont accueillis toute l’année. Mais du 1er juillet au 30 août, les explications sont données non par un professionnel du tourisme, mais par un vigneron.
Vous pourrez également admirer les très originales créations de Gingolf Gateau qui a imaginé 6 sculptures, “les effervescentes”, qui rendent hommage au champagne.
Troyes n’est pas seulement la capitale des magasins d’usine (mais on peut y faire de très bonnes affaires 😉). Cette ville d’art et d’histoire recèle bien d’autres trésors : architecturaux tout d’abord. C’est un vrai bonheur de déambuler dans ses rues et d’admirer les maisons à pans de bois.
Je vous en ai déjà parlé à deux reprises car nous nous posons régulièrement en ville pour refaire notre stock de champagne ! Le cœur de la ville a d’ailleurs une forme de bouchon de champagne… Troyes a joué un rôle majeur pour le commerce français car les marchands de toute l’Europe venaient y traiter des affaires.
On y a frappé la monnaie des Rois de France jusqu’en 1772, ce qui explique le nom de certaines rues (rue de la monnaie, rue des changes ou encore rue de la montée des changes).
Au XIX° et au début du XX° siècle, plus de la moitié de la bonneterie française était fabriquée à Troyes. L’industrie textile y était très prospère et il est à noter que c’était la deuxième ville de France pour la proportion de femmes au travail (61% d’ouvrières).
Le déclin s’est amorcé dans les années 50 à 60 mais certains acteurs du textile y sont toujours présents (Petit Bateau, Devanlay-Lacoste, Le Coq Sportif, Eurodif).
Il existe actuellement un musée de la bonneterie, que j’ai eu l’occasion de visiter et qui permet de mesurer à quel point le textile faisait vivre la ville mais aussi d’apprécier la modernité et l’ingéniosité de cette industrie. Un nouveau musée plus vaste va s’installer prochainement dans l’ancienne usine Guy De Bérac, une filiale du Groupe Armor Lux.
La Tourelle de l’Orfèvre, construite entre 1578 et 1618 est l’unique vestige des nombreuses maisons à tourelles construites à Troyes.
Ci-dessus l’étroite ruelle aux chats dont la légende dit qu’elle tient son nom du fait que les chats peuvent passer d’un toit ou d’un grenier à l’autre, tant les maisons sont proches. On peut voir ici les étais qui les empêchent de basculer ! Trois nouvelles maisons construites à l’ancienne y ont été reconstituées d’après des documents d’époque…
Côté plaisirs de la table, Troyes n’est pas en reste. Je vous recommande tout d’abord de faire un arrêt chez le pâtissier chocolatier Pascal Caffet. Ce Meilleur Ouvrier de France – qui vient d’ailleurs d’être élu Président des Meilleurs Ouvriers de France Pâtissiers Confiseurs, succédant ainsi à Philippe Urraca, vous régalera.
Ses chocolats sont tout simplement irrésistibles ! Parmi les spécialités locales, on trouve la liqueur de prunelle mais aussi la fameuse andouillette de Troyes, pur porc et labellisée AAAAA.
Pas d’Appellation d’Origine Contrôlée ni d’Indication Géographique Protégée pour celle-ci, c’est une association qui a entrepris de labelliser les meilleures andouillettes et ceux qui se voient décerner le précieux sésame pourront le revendiquer pendant une période de 2 ans. Ce que signifie ces 5 A ? Association Amicale des Amateurs d’Andouillette Authentique… tout simplement !
Vous pouvez constater qu’il suffit de lever le nez pour découvrir une foule de détails et de beauté disséminés à travers la ville… N’hésitez pas à vous y rendre. Je ne doute pas que vous serez conquis.
Champagne Richard Cheurlin
16 rue des Huguenots
10110 Celles sur Ources
+33 (0)3 25 38 55 04
Du côté des Renoir
9 place de la Mairie
10360 Essoyes
+ 33 (0)3 25 29 10 94
Boutique Charles Collin
7 place de la Mairie
10360 Essoyes
Champagne Chassenay d’Arces
11, rue du Pressoir
10110 Ville sur Arce
+ 33 (0)3 25 38 34 75
Pascal Caffet
2 Rue de la Monnaie
10000 Troyes
+ 33 (0)3 25 73 35 73
Oh mais tu étais “chez moi”! J’aurai adoré te rencontrer 😉
Moi aussi ! Une prochaine fois, alors. Je viens de temps en temps 😉
J’espère 😉 N’hésites pas à me faire signe quand tu reviendras en champagne 😉